Durant mon séjour en chambre stérile, je m'étais fait la promesse de passer saluer le personnel, après ma sortie, à l'occasion d'une journée d'hospitalisation. Je m'aperçois à présent qu'elle sera plutôt compliquée à tenir, du moins dans un avenir très proche...
J'ai du mal à repenser à l'univers de la chambre 310 d'une manière sereine, voire apaisée. Dès qu'un détail des quarante jours revient, il n'est jamais très agréable. Ce long séjour fait encore partie de mes cauchemars. J'appréhende le moment d'ouvrir la porte du sas des visiteurs et de pénétrer dans le MBE4.
Pour l'instant, je vais leur envoyer une petite carte postale de Chambéry, leur donner quelques nouvelles de ma vie à la maison, mais je n'irai pas plus loin. Dans un mois ou deux, je ferai l'effort de grimper les trois étages, c'est certain. J'attends simplement d'avoir terminé de digérer cette épreuve et de changer mon regard sur ce passage obligé de mon existence...